...et fac bonum !

N°10 - 2 août 2022

Chère Philothée,

Que le Seigneur vous donne la paix !

       Pourquoi pratiquer la vertu de modestie ? Vous le savez : à cause de l’impact qu’elle a sur les mœurs publiques. Quand une femme a une tenue provoquante, elle fait la promotion du vice impur, qu’elle le veuille ou non, et elle travaille à la perte éternelle des âmes. Rappelons-nous les paroles de la petite Jacinthe de Fatima, qui, après s’être entretenue avec la Reine du Ciel, avouait : « Les péchés qui jettent le plus d’âmes en enfer sont les péchés d’impureté. » Et elle précisait ce qui en est en grande partie la cause : « Il viendra des modes qui offenseront beaucoup Notre-Seigneur. »

       Un certain nombre de chrétiennes comprennent cela, et par conséquent elles se refusent de paraître dans une tenue scandaleuse (mini-jupe, short, pantalon moulant, …). Elles ne voudraient pas, en effet, faire le mal ni le provoquer chez les autres ; et en cela, elles observent ce que Dieu demande dans la Sainte Écriture : « Declina a malo ! Fuis le mal !... » (Ps 36, 27). En revanche, en matière de modestie, elles sont bien résolues à en rester là ; elles se disent qu’elles en font bien assez en portant des jupes au genou (un peu au-dessus ou un peu en-dessous), car ce genre de tenues, après tout, ne sont pas provoquantes. Quant aux exigences de Fra Modestino, elles leur paraissent bien excessives, imprudentes et inopportunes…

       En réalité, qu’en est-il ? Jugez-en vous-même, Philothée, d’après l’histoire du figuier maudit. Notre Seigneur passait un jour près d’un figuier, et il aurait voulu se rassasier de ses fruits. Malheureusement, pas une figue. Et le doux Sauveur, au grand étonnement des apôtres, maudit ce figuier, qui se dessécha sur le champ !... Quelle leçon nous apporte cet épisode de l’Évangile ? Elle est bien simple : « Je vous ai choisi, nous dit Jésus-Christ, afin que vous portiez du fruit » (Jn 15, 16), afin que vous fassiez du bien autour de vous !

       Comprenons-le : ne pas faire le mal n’est pas suffisant pour satisfaire Notre-Seigneur. Ce n’est là que la moitié de la vie chrétienne. Certes, l’Écriture nous dit : « Évite le mal ! », mais elle ajoute : « … et fais le bien ! » Il faut tenir les deux : « Declina a malo et fac bonum ! » (Ps 36, 27). Se contenter de la moitié, serait une tiédeur coupable au service d’un Dieu qui mérite que nous le servions « de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces. » Et vous savez, Philothée, que Jésus-Christ ne trouve pas sa complaisance dans les âmes tièdes. Écoutez ce qu’Il dit, dans l’Apocalypse : « Parce que tu es tiède, ni chaud, ni froid, je te vomirai de ma bouche ! » (Apoc 3, 16).

       Le figuier a été maudit, non parce qu’il portait de mauvais fruits, mais parce qu’il n’en portait pas de bons. Déjà saint Jean-Baptiste l’avait annoncé : « Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu ! » (Matt 3, 10).

        Ainsi, ce que désire Fra Modestino, Philothée, ou plutôt ce que désire l’Église, ce n’est pas seulement que vous vous absteniez d’être un objet de scandale pour les âmes qui vous entourent, mais c’est bien plus encore que vous rayonniez positivement, par une modestie non “ric-rac” mais parfaite, la pureté. Laissez donc la jupe au genou aux âmes tièdes (qu’il ne vous appartient d’ailleurs pas de juger), mais quant à vous, faites mieux et beaucoup mieux, dans le but d’imiter plus parfaitement Notre-Dame et de consoler par votre ferveur le Cœur de Notre-Seigneur. Voilà votre programme complet : « Declina a malo et fac bonum ! »

Avec ma bénédiction.                                     « Je veux voir Marie ! »                                Fra Modestino

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NB : Le but de cette feuille n’est pas de rappeler le minimum de décence que l’Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d’engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien… (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente).

       Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc…), par laquelle l’âme s’unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !

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Couvent Saint-François / 78, passage de la Morcille / 69910 Villié-Morgon (France)