Le voile - Capucins de Morgon

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Le voile

Publié le 29/07/2025

N°14 - 25 mars 2023

 

Chère Philothée,

 

Que le Seigneur vous donne la paix !

 

       Une chrétienne de Tradition me disait un jour la difficulté qu'elle avait avec le voile à l'église : « On a l'air stupide ! » (Peut-être même a-t-elle dit « nunuche ») ... Oh ! qu'il est triste d'entendre cela de la bouche d'une fille de l'Église, qui, visiblement, manque de confiance dans les pratiques multiséculaires que cette bonne Mère recommande à ses enfants, elle qui, pourtant, est la grande éducatrice des âmes saintes ! Mais puisque cela semble nécessaire pour détruire les idées reçues, tâchons de montrer l'importance du voile, en particulier dans la maison de Dieu.

       Vous n'ignorez pas que la Sainte Liturgie exprime de profonds mystères au moyen d'un ensemble de signes et de symboles, qui sont les vêtements, les gestes et les paroles des ministres du culte. Eh bien le voile, lui aussi, est un symbole ; c'est presque, pourrait-on dire, une liturgie, qui signifie de grands mystères (et à ce titre, quoiqu'on en dise : il est très beau !). Essayons donc de discerner les différentes significations du voile. « Comme on peut le voir dans l'Épître de Saint Paul aux Éphésiens (5,22), les femmes sont souvent considérées comme le symbole de l'Église, tandis que les hommes sont, eux le symbole du Christ. Et l'on trouve de très belles métaphores à propos de leur union : on parle de l'Église comme étant l'épouse du Christ, et l'amour de Dieu pour elle est décrit à travers l'image du mariage. Ainsi, le voile que porte la femme à la messe est un rappel visible de la parfaite soumission de l'Église à l'autorité aimante du Christ. L'homme est au Christ ce que la femme est à l'Église. Étant donné que l'Église est l'épouse du Christ, cela fait sens qu'elle couvre sa tête comme signe de soumission à son époux, le Christ, représenté par l'homme. C'est l'Église qui est soumise au Christ, et non le contraire. 11 s'agit d'une soumission d'amour et non de répression. Qui donc n'accepterait de se soumettre à quelqu'un qui a donné sa vie pour vous ? (...) Ainsi, il est logique que ce soit à la femme de se couvrir et à l'homme, au contraire, de se découvrir. » [1]

       Le voile signifie donc l'humble soumission de l'Église au Christ et de la femme à l'homme. Le rôle en effet de la femme, dans la famille comme dans la société, n'est pas celui de l'homme. « C'est parfois difficile pour les femmes de comprendre que leur vocation n 'est pas la même que celle des hommes. Leurs actions ne sont pas forcément éclatantes, et pourtant elles sont indispensables à la bonne marche du foyer et, de façon plus large, de la société. Dieu a créé Ève pour qu'Adam ait une aide qui lui soit semblable. La femme a donc un rôle particulier de compagne et d'aide auprès de l'homme. On pourrait dire que l'homme est en mission et la femme en sous-mission [Non en ce sens que ses œuvres auraient moins d'importance, mais en ce sens qu'elles sont plus cachées, plus obscures]. »[2]  Et c'est tout à l'honneur d'une chrétienne que de le reconnaître et de l'accepter. Or, cette acceptation amoureuse du plan de Dieu sur elle, elle la manifeste spécialement en se voilant.

       Ajoutons que le voile est aussi la marque des choses sacrées. Dans le Temple de Jérusalem autrefois, le Saint des Saints se trouvait derrière un voile, et dans nos églises, les tabernacles et les ciboires, qui renferment les hosties consacrées, sont également voilés. Ne peut-on pas dire qu'une chrétienne est comme un tabernacle, un vase sacré où germe et se développe la vie ? Le voile exprime alors la plus haute vocation de la femme : être source de vie, selon une maternité physique ou spirituelle, naturelle ou surnaturelle. Remarquons qu'Adam, dont la science était très grande, n'a pas hésité à donner à son épouse le nom d'Ève, c'est-à-dire de Vie, manifestant par là sa sublime mission. Ce grand mystère ne mérite-t-il pas d'être caché au profane et placé sous un voile ?

       Enfin, le voile manifeste la pudeur et la modestie, qui sont particulièrement importantes dans la maison de Dieu. On ne vient pas à l'église pour se faire remarquer ; or la vanité d'une femme réside en grande partie dans sa chevelure. Il est donc normal de la recouvrir. « La pudeur est d'ailleurs une façon d'honorer Dieu, c'est un témoignage de notre foi, de nos vertus, de nos valeurs... ».[3] Faisons bien attention toutefois : de même que l'on est capable de s'enorgueillir d'être humble, on est capable de transformer un symbole de modestie en objet de vanité... Pas de négligence, certes, mais de la simplicité !

       En conclusion, nous pouvons affirmer que le voile n'a rien de détestable, au contraire, et qu'il est le signe que l'esprit chrétien n'est pas encore mort chez les filles de l'Église. Le porter n'a rien de d'humiliant, même s'il est une marque d'humilité. Une chrétienne qui refuserait de s'en revêtira l'église signifierait, par le fait même, qu'elle rejette sa vocation et la volonté de Dieu sur elle, c'est-à-dire, tout ce qui constitue sa noblesse et sa beauté. Ce serait bien stupide, et elle risquerait fort, pour le coup, de paraître nunuche...

 

Avec ma bénédiction.                                             « Je veux voir Marie ! »                                                Fra Modestino

 

NB : Le but de cette feuille n'est pas de rappeler le minimum de décence que l'Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d'engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien... (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente).

       Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc.), par laquelle l'âme s'unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !

 

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             -   faire part de vos commentaires, s'adresser à Fra Modestino.

 


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[1]  Thérèse : La féminité, moyen d'apostolat (texte légèrement retouché), femmeapart.com
[2]  Ibidem
[3]  Ibidem

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