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Le frère cordonnier
Publié le 22/09/2025

N° 17 Décembre 2007
Chers voisins et amis
Le frère cordonnier
Pour que les vendangeurs travaillent bien, il faut leur donner une serpette. Mais si l'on veut qu'ils travaillent encore mieux, il ne faut pas oublier de leur donner du « combustible rouge » pendant la pause !
De même, pour bien marcher, il faut que les pieds soient « en bonne santé ». Mais avec des chaussures ou sandales, ça ira encore mieux. Au dernier numéro, nous vous avons décrit notre habit de long en large. A présent, allons dans l'atelier du frère cordonnier pour voir comment il s'y prend.
Mais auparavant, une question surgit spontanément : mais pourquoi des sandales et pas des chaussures ? Des sandales même en hiver ?
La réponse se trouve dans le désir de saint François de revivre le plus possible comme le Christ a vécu sur terre. Or, dans sa mission d'annoncer le royaume de Dieu, Jésus a eu le plus grand souci de manifester son désintéressement, de montrer qu'il ne recherchait que la gloire de Dieu. Ce dépouillement, il l'a imposé à ses Apôtres : « Ne prenez ni or, ni argent, ni aucune monnaie dans vos ceintures, ni sac pour la route, ni deux tuniques, ni chaussure, ni bâton ». En contrepartie, le Christ assure à ses disciples que le peuple aura soin d'eux. C'est ce mode de vie que saint François, à son tour, a choisi et légué à ses successeurs.
Mais par les grands froids, n'y a-t-il pas d'exceptions ? Bien entendu, lorsque les chemins sont enneigés ou s'il faut travailler en terrain boueux, des bottes à usage commun font notre affaire. En outre, dans les froides régions comme le Canada, la Pologne… , les chaussures sont de rigueur en hiver, comme en toute réelle nécessité ainsi que l'énonce saint François dans sa Règle : « Que ceux qui sont contraints par la nécessité, puissent porter des chaussures ».
Une bonne paire de chaussettes viendra nous aider à surmonter le mal. La forme des sandales est des plus simples : deux sangles fixées sur l'avant de la semelle, sans talonnière.
Il ne nous reste plus qu'à observer le frère cordonnier, pour voir comment il s'y prend. Comme « matières premières » il dispose d'un cuir épais et d'une plaque de caoutchouc. Après avoir pris les mesures du pied sur un carton, il découpe le cuir et deux épaisseurs de caoutchouc et colle ces trois épaisseurs auxquelles il ajoute un talon en caoutchouc.
Des petites semences (clous à chaussures) de cordonnier viennent consolider l'ensemble.
Les deux sangles sont découpées dans un cuir plus fin généralement et fixées par de la colle et des semences.
L'ajustage des sangles est délicat. C'est là que l'on peut juger du savoir-faire du frère cordonnier.
Assez sollicitées, les sangles s'useront plus vite que la semelle... qui peut, moyennant réparation, durer huit à dix ans. Mais pour économiser un peu de cuir, le frère a plus d'un tour dans son sac. Un bon fil bien solide, quelque chute de cuir et... en route !
Autrefois certains religieux confectionnaient des sandales de bois... un peu bruyantes cependant.
PETITE CHRONIQUE ET FIORETTI
19 mai : A peine sortis de l'hiver, nous commençons déjà à prévoir l'hiver prochain ; une équipe de « frères bûcherons » se rend dans la Dombes y abattre et débiter deux gros arbres dont on nous fait cadeau… sur pied. Tout ceci sous la férule d'un ami bûcheron.
8 juin : Après l'effort physique, à la matière grise de travailler ! Un professeur de grec et de latin vient nous faire profiter de ses quarante ans d'expérience, par une session de cinq jours. Le latin et le grec nous donnent un accès direct aux sources de la religion catholique.
17 juin : Tout l'après-midi, la course cycliste anime notre petit village. Un père, qui revient de la gare en bicyclette, se trouve nez-à-nez avec le peloton qui descend la côte devant le restaurant « Le Morgon ». Comme c'est la première fois depuis onze ans qu'il monte sur un vélo, il n'a pas osé se mesurer à nos jeunes sportifs, mais a tout de même été applaudi !
Nos activités de vacances : Des pères sont chargés de l'aumônerie (animation spirituelle) de camps déjeunes :
En juillet :
- Camp de louvettes (8-12 ans) dans le Var (une semaine).
- Camp de guides (12-18 ans) dans les Alpes (deux semaines).
- Camp choral pour enfants (8-12 ans) dans les Alpes (deux semaines).
- Camp pour jeunes filles (8 - 18 ans) dans les Vosges du nord (dix jours). En août :
- Camp itinérant pour jeunes (16-25 ans) en Irlande.
21 - 26 juillet : Nos frères étudiants sont en examen.
29 juillet - 4 août : Nos trois étudiants en philosophie participent à une session de « latin vivant », en Bourgogne. Loin d'être une « langue morte », le latin a été, jusqu'à nos jours, la langue internationale dans l'Église. A nous de garder le flambeau !
26 juillet : Notre postulant anglais, Gregory, prend l'habit dans notre couvent du Gers. Il s'appelle désormais frère Conrad-Marie.
5 août : Nos frères étudiants ont maintenant deux mois de « vacances » (changement d'activité).
19 et 26 août : Une messe est dite à 20 h pour les vendangeurs, pour qu'ils puissent ainsi sanctifier le dimanche malgré les obligations viticoles.
20 août - 1er septembre : Nos frères étudiants vont se « changer les idées » dans notre couvent du Gers, en piquant les murs de la façade, afin d'y refaire les joints à la chaux. Pendant ce temps, les frères restant au couvent sont « au four et au moulin », à la porterie, au jardin, au secrétariat, etc… pour remplacer tous les absents.
22 août : Notre frère Paul-Marie, après ses deux ans de probation, prononce ses vœux et ainsi s'engage pour trois ans.
25 août : Quant à sœur Jacinthe (monastère Sainte-Claire) elle renouvelle ses engagements pour trois ans.
5 - 6 septembre : La communauté presque au complet, va aider un voisin viticulteur pour ses vendanges.
Une page de dictionnaire : article « Capucin »
Ce mot que nous n'entendons pas souvent, a pourtant de plus nombreux sens que nous ne le pensions. Jetons un coup d'œil dans le dictionnaire, et nous aurons quelques surprises : Capucin (de « capuccinus », en latin).
Appellation populaire des franciscains réformés en 1528 et portant à leur habit brun un grand capuchon en pointe, nommé « capuce ».
Les capucins furent très populaires car très proches du peuple et des habitants des campagnes. Leur habit brun foncé ou leur longue barbe servirent de référence dans certaines appellations usuelles.
Ainsi nomme-t-on un certain lièvre au pelage marron, et encore un singe d'Amérique dont le visage est entouré d'une sorte de barbe : le « sajou » ou « saï ». Ce singe platyrrhinien de la famille des cébidés vit dans les pays d'Amérique tropicale, spécialement en Colombie, en Guyane et au Brésil. Son pelage est court et épais, et sa longue queue est enroulant.
Mais ce petit mot de sept lettres nous réserve encore d'autres surprises, que nous laissons pour une prochaine fois.
Couvent Saint-François
Morgon
69910 Villié Morgon
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