Saint Joseph de Leonisse - Capucins de Morgon

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Saint Joseph de Leonisse

Publié le 02/10/2025

 

Prêtre missionnaire (1612) - Fêté le 4 février

 

       Entré chez les capucins à Assise, le futur frère Joseph se fît poursuivre par sa famille qui escalada le Couvent avec des échelles et voulut l'emmener de force. Mais son opposition et ses cris alertèrent les religieux et il put définitivement échapper aux siens ...

       Après son noviciat, on l'appliqua à l'étude de la philosophie et de la théologie. Il avait pour compagnon d'étude le frère Jérôme de Vissa, avec qui il avait fait le pacte que le premier qui mourrait, devrait apparaître au survivant, avec la permission de Dieu, et l'informer de son état dans l'autre monde. Jérôme, décédé quelques temps après, vint trouver Joseph dans sa cellule et lui dit en soupirant : "Joseph, si tu savais combien est sévère le compte qu'il faut rendre à Dieu au moment de la mort !" Et après un nouveau soupir "Joseph, Joseph,  si tu pouvais voir combien est étroite la porte qui conduit à la vie !".

       Le futur saint qui, à 7 ans, jeûnait au pain et à l'eau et se donnait la discipline tous les vendredis, s'appliqua dès lors à redoubler de zèle pour la mortification intérieure et extérieure. On devra se servir de tenailles pour enlever une chaîne de fer entrée dans sa chair.

       En 1587, volontaire pour la mission de Constantinople et enflammé par l'exemple de St François et des premiers martyrs de l'Ordre, il décide de pénétrer dans le palais du sultan pour le convertir, au mépris de toute prudence humaine. Il arrive presque à son objectif, quand il est capturé et condamné sur le champ au supplice du cranche : un bourreau le suspend à la traverse d'une potence de laquelle pendait une chaîne courte et une plus longue, terminées toutes les deux par un crochet : le premier crochet transperce une main et le deuxième un pied et la victime est ainsi suspendue, en proie à des tortures inimaginables. Le martyr demeura trois jours et trois nuits dans cet état, retenu seulement par les deux crochets, sans point d'appui. On aurait même, racontent certains, allumé un bûcher sous la potence pour l'empêcher de parler aux "spectateurs" et de leur prêcher la Foi, et pour augmenter ses souffrances.

       Rien cependant, ne pouvait troubler la paix de son cœur. Comme il venait d'atteindre sa 33e année, il s'estimait heureux de mourir pour le nom de Jésus au même âge que le Sauveur Lui-même.

       A la fin du 3ème jour, comme il n'attendait plus que la mort, il vit soudain paraître devant lui un gracieux enfant qui détacha les crochets, guérit ses plaies, lui donna deux pains délicieux et un flacon de vin et lui ordonna, au nom de Dieu de partir pour l'Italie où il ferait plus de bien qu'au milieu des musulmans endurcis.

       Rentré en Italie, ses supérieurs lui confièrent la prédication dans la province de l'Ornbrie. Il prêchait deux ou trois fois par jour ; parfois sept ou dix fois. Le grand prédicateur n'en était pas moins, et depuis toujours, un religieux parfaitement obéissant. Un jour son supérieur, voyant sa barbe négligée et se disant qu'il mettait peut-être quelque complaisance dans cette négligence, lui ordonna de la mettre en ordre. Le Frère Joseph se hâta d'obéir. Il annoncera plus tard qu'il croyait qu'une barbe peu soignée convenait mieux à un religieux qui a complétement renoncé au monde mais qu'il avait songé aussitôt à l'obéissance et que cette seule pensée avait chassé bien loin la tentation.

       Dans sa dernière maladie, il recevait la sainte communion à genoux, à l'entrée de sa cellule, s'estimant indigne comme le centurion de l'Évangile, que le Seigneur entra dans sa maison.

       Voyant le mal empirer, les médecins décidèrent qu'on devait lui faire une opération cruelle. Quand on lui annonça qu'il devait se laisser lier, il prit son crucifix et le montrant à tous, il leur dit : "Ne prenez pas cette peine ; voilà le plus fort de tous les liens avec lesquels vous puissiez m'attacher". Pendant toute l'opération, il ne fit entendre que ces mots : "Sancta Maria, succurre miseris".

       Malgré cette opération, et une autre aussi terrible qu'on lui fit subir le lendemain, le 4 Février, il s'éteignit doucement sans un soupir et sans la moindre altération dans les traits.

       En 1633, les habitants de Léonisse, mécontents de ce que la ville d'Amotrice possédât le corps de "leur" Saint, profitant d'un tremblement de terre qui avait affligé cette ville, envoyèrent 50 hommes bien armés qui, à minuit, dressèrent des échelles contre les murailles, allèrent droit à l'église des capucins et enlevèrent le précieux trésor. Le Saint qui avait pu échapper de son vivant à l'attentat de sa famille, céda après sa mort à cette nouvelle tentative des siens. Décidément, on lui en voulait ! Il avait pourtant dit, un jour où dans un concours d'auditeurs extraordinaire on lui avait coupé un morceau de son habit et traité comme un saint : "je ne vois en moi absolument rien de bon, et je voudrais que, après ma mort, mes restes exhalassent une odeur si infecte qu'on fût obligé de les jeter dans un trou à fumier !".

 

Oraison

 

Deus fidelium renumerator servorum, qui beatum Josephum eximium in evangelica praedicatione operarium effecisti ; ejus, quaesumus intercessione concede, ut a grato tibi servitio numquam cessemus in terris, et plenam a te mercedem recipiamus in coelis. Per Dominum

0 Dieu, rémunérateur de vos serviteurs fidèles, qui avez fait du B. Joseph un éminent ouvrier de la prédication évangélique, accordez-nous, nous vous en supplions par son intercession, de ne jamais cesser de faire votre bon plaisir sur la terre et de recevoir votre pleine récompense au ciel Par N.S.J.C.


 

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