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La mortification
Publié le 03/10/2025

N° 17 - 7 octobre 2023
Chère Philothée,
Que le Seigneur vous donne la paix !
Dans notre dernier numéro nous évoquions que la pratique fidèle et constante d’une parfaite modestie chrétienne exigeait de préférer la volonté de Dieu et de l’Église à notre propre volonté, à nos envies, à nos goûts personnels. Par là, nous avons touché un point crucial. Il est en effet évident que si la modestie disparaît de notre société et si elle est si difficilement observée à la perfection, même dans nos chapelles, c’est parce que l’on recule devant la mortification. Celle-ci doit se pratiquer dans nos goûts et dans notre confort, car la règle de notre conduite ne doit pas être ce qui nous est agréable, mais ce qui plaît à Notre-Seigneur et à Notre-Dame.
Contentons-nous de trois exemples. Me voici dans un magasin de vêtements pour m’acheter une robe. La première qui se présente m’attire beaucoup, car son style, ses couleurs, son tissu, en un mot, tout, chez elle me plaît. Certes, sa longueur laisse singulièrement à désirer, mais mon désir de l’acheter est tel que la petite voix de ma conscience ne fait pas le poids. D’ailleurs l’adage ne dit-il pas : « Ce que femme veut, Dieu le veut » ? Et voilà comment les goûts personnels, qui n’ont pas été mortifiés, s’imposent habituellement… Maintenant, une autre situation : je recherche un vêtement en plein été. C’est la canicule, et j’aspire de tout mon être à plus de fraîcheur, car je transpire toute la journée. Tiens, justement, voici un habit sans manches (ou presque) : quelle aubaine ! C’est peut-être le dernier, empressons-nous de l’acquérir. L’immodestie est ici « justifiée » par la nécessité. Mais en réalité, n’ai-je pas manqué, encore une fois, l’occasion de me mortifier ? S’il faut souffrir un peu pour plaire à Dieu et éviter de nuire aux âmes, ne serai-je donc pas prête à le faire ?... Enfin, dernier exemple : je m’apprête à faire tel ou tel travail. Certes, il n’impose pas de se mettre en pantalon, mais enfin, cette tenue permettra de le faire avec plus d’aisance : ne nous compliquons donc pas la vie ! Ainsi, sous prétexte qu’il est plus pratique, le pantalon sera adopté pour un oui ou pour un non. Mais ne serait-il pas préférable de conserver une tenue modeste et féminine, même si cela est un peu moins pratique ? Il suffirait, cette fois encore, d’avoir un peu plus de sens de la mortification chrétienne…
Chère Philothée, rappelez-vous toujours que ce n’est pas en empruntant la voie large, mais bien la voie étroite, que l’on parvient jusqu’au Ciel, que l’on se sanctifie, et que l’on peut faire du bien aux âmes. Dans la vie chrétienne, il n’y a pas de progrês véritable sans effort sur soi et sans persévérance au milieu des difficultés. Tous les Saints ont pratiqué la mortification, et ils l’ont fait jusqu’à l’héroïsme. Même la petite Thérêse, qui ne se sentait pas la force d’accomplir en ce domaine ce qu’avaient fait les grands ascètes, s’est montrée néanmoins bien généreuse pour se mortifier, elle qui disait : « Je ne veux laisser échapper aucun petit sacrifice ».
Le Bienheureux Honorat de Biala, un père capucin polonais du dix-neuvième siècle, constatait déjà à son époque l’illusion de beaucoup d’âmes, qui s’imaginent pouvoir plaire à Dieu et devenir saintes… sans effort. Voici ses paroles : « Que de personnes s’adonnent à la prière et ne deviennent pas saintes ! Pourquoi ? Parce qu’elles ne veulent pas se vaincre. Une seule victoire sur soi-même vaut mieux que plusieurs heures de prière. Dieu n’est pas omme une idole païenne, qui se contente de formalités. Il veut le cœur, il veut la volonté. Ne vous perdez pas dans des rêves ; allez à la réalité ! » Or, la réalité, c’est que, dans la vie spirituelle, les lys ne poussent que parmi les épines. Puissiez-vous, chère Philothée, faire partie de ces lys dont la beauté et le parfum font la gloire de l’Église et de la France, et qui sont la consolation des Cœurs de Jésus et de Marie !
Avec ma bénédiction. « Je veux voir Marie ! » Fra Modestino
NB : Le but de cette feuille n’est pas de rappeler le minimum de décence que l’Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d’engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien… (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente).
Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc…), par laquelle l’âme s’unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !
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Vous adresser à… Fra Modestino
Couvent Saint François / 78, Passage de la Morcille / 69910 Villié-Morgon (France)
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