Les Cloches messagères n°0 Février 2003

          Chers voisins et amis,

            Le 11 novembre prochain, nous fêterons le 20^ème anniversaire de l'installation de notre communauté franciscaine à Morgon. En effet, c'est le 11 novembre 1983 que nous sommes arrivés dans le Beaujolais. Nous résidions auparavant à Verjon, dans l'Ain. 20 ans déjà ! Et plusieurs d'entre vous sont venus nous rendre visite ici au couvent durant ces années. Certains y ont travaillé de nombreuses heures pour des réparations, constructions et travaux divers. D'autres aussi nous connaissent pour nous avoir très aimablement conduits dans leur voiture, répondant (ou même, devançant) nos signaux d' « auto-stoppeurs ».

             Mais pour beaucoup peut-être, les moines de Morgon sont encore un mystère : « Ces moines barbus, le crâne rasé, pieds-nus dans leurs sandales, même l'hiver, dans leurs grandes robes marron... on dit qu'ils se lèvent la nuit pour prier !... Pourquoi disent-ils toujours la Messe en latin comme autrefois ?... Ils vivent d'aumônes, mais que peuvent-ils bien faire toute la journée ?... Et les Sœurs Clarisses, pourquoi sont-elles « parquées » comme des chèvres derrière une clôture ?... »

            Et sans doute beau­coup d'autres questions se sont posées à notre sujet et se posent encore. Avouons que ces interrogations sont bien légitimes et que notre « look » d'un autre âge y prête le flanc tout naturellement. On croirait un groupe d'acteurs en pleine séance de tournage... Mais voilà... cela fait 20 ans que le scénario se produit… et beaucoup d'énigmes sont encore à percer et à éclaircir.

             La vie, religieuse et monastique intrigue un peu. Tout le monde aujourd'hui a vu un moine, au moins une fois dans sa vie, mais la plupart du temps, c'est un moine joufflu, confortablement attablé devant un succulent fromage et cette rencontre ne dure que le temps d'un flash publicitaire à la télévision. D'où le réflexe des enfants qui nous croisent dans les vignes durant nos sorties (réflexe des enfants et souvent des adultes aussi...) « Moine = Fromage, » avec un commentaire oral plus ou moins sonore : « Chaussé aux Moines ». Ce n'est pas méchant et nous commençons à nous y habituer. Mais nous voudrions vous donner d'autres sons de cloche sur notre vie que ceux qui appellent à la consommation d'un camembert.

             L'anniversaire de nos 20 ans dans le Beaujolais est une bonne occasion pour vous proposer une petite lettre d'information pour vous donner de temps en temps des renseignements sur notre vie religieuse, nos occupations quotidiennes, des nouvelles de notre communauté et peut-être aussi répondre à vos questions.

             Cette modeste lettre (gratuite, rassurez-vous !), que nous vous ferons parvenir, s'appellera "Les Cloches messagères". En effet, il est bien rare que, dans un hameau de la taille de Morgon, il y ait autant de cloches (sans aucun jeu de mots, bien sûr !) et surtout que des cloches se fassent entendre autant de fois dans la journée. Qui n'a pas enten­du lors d'un passage à Morgon ou en travaillant dans les vignes des alentours, ou bien la cloche du Monastère Ste Claire, ou bien celle du Couvent St François, ou celle enfin de la chapelle de Morgon qui se fait entendre le dimanche soir à 18 h 00 ?

            Ces cloches font maintenant réellement partie du décor du village. Elles rythment même parfois le travail de certains d'entre vous dans les vignes : un voisin nous a dit avoir été légèrement perturbé dans son horaire de travail parce que la sonnerie avait été avancée d'1/4 d'heure le soir.

             Or ces cloches ponctuent toutes nos activités et signalent les grands moments de nos journées. En vous expliquant donc à quoi correspondent les sonneries des cloches que vous pouvez entendre, nous aurons un canevas, un fil conducteur pour vous parler de notre vie dans le couvent. Nos cloches seront ainsi les messagères, l'écho vivant de notre communauté auprès de chacun de vous.

             En attendant que cet écho parvienne jusqu'à vous (avec le n°l), nous vous souhaitons très cordialement, (bien que le temps des vœux soit passé), une heureuse année 2003 et prions le Bon Dieu de vous accorder beaucoup de bénédictions.     

 Les Pères et les Frères du Couvent St François de Morgon

P.S. Si vous avez des questions et des intentions de   prière à nous confier, n'hésitez pas à nous faire une petite visite ou à nous écrire.