Sicut Lilium n°1

Numéro 1 
2 février 2021   

UNE CROISADE

Chère Philothée,

 Que le Seigneur vous donne la paix !

 

            Pourquoi cette feuille, me direz-vous ?... C’est qu’il m’a semblé que beaucoup de chrétiennes perdaient, au contact du monde moderne, l’estime et l’amour de ce qui pourtant fait toute leur beauté et leur noblesse, à savoir : la vertu de modestie.

            Sachant de plus combien beaucoup se cabrent dès qu’un prêtre, un peu soucieux de son devoir, aborde cette question en chaire, il m’a semblé qu’il serait plus adroit et — je l’espère — plus profitable, de traiter de cette affaire par écrit. Ainsi, les passions seront moins sollicitées et le jugement, par conséquent, moins obscurci.

            Saint Paul, le grand apôtre, pleurait amèrement sur le trop grand nombre de chrétiens qui, malheureusement, se comportent en ennemis de la Croix du Christ (cf. Épître du 23^ème dimanche après la Pentecôte). Et on le comprend, car, comme vous le savez, le Christianisme sans la Croix, c’est tout ce qu’on veut sauf le Christianisme…

            De même, le bienheureux pape Pie IX pleurait sur ces trop nombreux catholiques libéraux qui, par crainte de se trouver en opposition avec le monde moderne, ne rougissaient pas de dissimuler les vérités en essayant de concilier les principes de la Révolution avec ceux de l’Évangile ; et il voyait en eux les plus dangereux ennemis de l’Église.

            Alors, aujourd’hui, je vous le demande, ne faut-il pas aussi pleurer de voir tant de chrétiennes, qui devraient être les gardiennes des bonnes mœurs, se conformer (plus ou moins) aux modes du monde, ce qui laisse la porte ouverte au débordement d’impureté dans lequel se noie sous nos yeux la société ?

            Pour faire tomber l’humanité, Satan s’est servi d’Ève. De même, pour en finir avec la Chrétienté, la Révolution et ceux qui la mènent (Francs-Maçons, etc…) portent leurs coups sur la femme ; il faudrait s’aveugler pour ne pas le voir. S’ils arrivent, en effet, à la corrompre, ils auront tôt fait de corrompre toute la société. (Je parle au futur,… mais c’est de l’actualité !)

            Il est donc plus que temps que les chrétiennes prennent davantage à cœur leur belle vocation : qu’elles soient encore aujourd’hui, comme elles l’étaient autrefois, le puissant rempart de la morale catholique ; qu’elles répandent partout le parfum de l’humilité et de la pureté. De cette façon, elles porteront leur entourage à la pratique des plus belles vertus.

            C’est donc à une croisade, chère Philothée, que je vous appelle : ne vous contentez pas de ces tenues équivoques dont on se demande si le but est bien de couvrir, et non de montrer… Pour triompher de l’esprit du monde et ramener l’esprit chrétien, ce qu’il faut, c’est une parfaite modestie.

            L’Église, depuis deux siècles, n’a cessé de rappeler ce devoir, cette mission qui vous incombe, et c’est parce qu’on ne l’a pas écoutée que la société est tombée si bas. Citons le pape Pie XII, si conscient de l’importance de cette croisade : « Tant que la modestie chrétienne ne sera pas pratiquée, la société continuera de s’avilir. »

            Marchez donc, Philothée, marchez courageusement sous l’étendard de la Vierge Immaculée ; soyez comme elle un lys au milieu des épines, et devenez une vivante image de cette aimable Mère, pour le salut de la France et de l’Église !

 

Avec ma bénédiction                              « Je veux voir Marie ! »                             Fra Modestino.

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             NB :

            Le but de cette feuille n’est pas de rappeler le minimum de décence que l’Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d’engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien… (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente).

            Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc…), par laquelle l’âme s’unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !

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Pour :

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 Fra Modestino
Couvent Saint-François
78, passage de la Morcille
69910 Villié-Morgon (France)