Les Cloches Messagères n° 1 - Capucins de Morgon

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Les Cloches Messagères n° 1

Publié le 28/08/2024

        Chers voisins et amis,

        Avec ce n°1  des Cloches Messagères, parvient enfin à vos oreilles (ou plutôt à vos yeux ! ) l'écho de notre Couvent annoncé au mois de février.

        Nous vous promettions de vous expliquer les activités de notre communauté au rythme des différentes sonneries des cloches.

       Chose promise, chose due. Ce n°1 vous invite à pénétrer (en esprit) dans le secret de notre clôture religieuse. Commençons par le début. Courage, car il fait nuit...

       « Frère Jacques, sonnez les Matines. »

Tout le monde connaît le refrain de cette vieille chanson française. Nous n'avons pas de radio-réveil au Couvent et pour réveiller la communauté en pleine nuit, il faut un sonneur attitré. Des frères remplissent cette fonction à tour de rôle (nous n'avons pas actuellement de "frère Jacques" à qui confier la charge...) L'office des Matines commençant à 1 h 00, le réveil se fait quelques minutes avant. En réalité, il n'y a pas de sonnerie de cloche, car nous ne voulons pas réveiller tout le village pour se joindre à notre prière nocturne ! Le frère désigné utilise un instrument très spécial que nous appelons le "Tarabat" : une planchette de bois à laquelle sont fixées deux espèces de poignées en métal que l'on fait claquer contre le bois de la planche en l'agitant. (Nous pourrons vous le montrer et vous le faire écouter si vous désirez). Le frère passe donc dans les couloirs en agitant son tarabat. C'est un bruit très surprenant les premiers jours après l'entrée au couvent, mais qui devient vite familier même s'il n'est pas toujours très agréable de se lever en pleine nuit, (voir la feuille jointe racontant l'histoire humoristique de Frère Tranquille). Instrument de pénitence pour les gros dormeurs ou "Petite Musique de Nuit" pour les frères très fervents, le son du tarabat est, pour les uns comme pour les autres, l'expression de la voix du Bon Dieu qui nous appelle près de lui à la chapelle pour les Matines.

      La coutume de se lever la nuit pour prier est vieille comme le monde. Les auteurs des Psaumes, très anciennes prières, disaient déjà (des centaines de siècles avant Jésus-Christ) : "Je me levais au milieu de la nuit pour chanter votre nom, Seigneur" (Psaume 118) ou bien "Il est bon de chanter le Seigneur, d'annoncer sa miséricorde le matin et sa justice la nuit" (Psaume 91).

       Le silence de la nuit a un caractère religieux qui a retenu l'estime de toute la tradition monastique. La nuit est, par excellence, le temps du recueillement et de la prière où l'âme est libérée des préoccupations et des soucis de la journée.

       Notre prière des Matines est composée de 9 Psaumes, de textes de la Bible, avec parfois des commentaires des Pères de l'Église, comme St Augustin et St Grégoire, et se termine par le "Te Deum", la prière de remerciement par excellence, que nous récitons les jours de fête (c'est-à-dire presque tous les jours ! ).

        Cet Office des Matines, le premier de la journée dans la récitation quotidienne du Bréviaire (notre livre de prière) dure entre 1/2 h et 3/4 d'heure. Après quoi nous retournons nous coucher pour terminer notre nuit jusqu'au prochain réveil prévu à... mais n'anticipons pas... (suite au prochain numéro).

       Capucins ou Franciscains

          La question nous est souvent posée. Réponse : nous sommes à la fois Capucins et Franciscains.

        Notre Ordre a été fondé par St François d'Assise en 1209. Nous sommes donc fils de Saint François, c'est-à-dire Franciscains. Mais au cours des siècles (800 ans bientôt), il y a eu plusieurs réformes dans l'Ordre franciscain, en général pour revenir à une observance plus fidèle de la Règle donnée par Saint François.

      On compte environ treize sarments différents qui ont poussé sur le cep primitif de 1209 et tous les religieux de ces différentes ramifications peuvent, à bon droit, être appelés "franciscains" mais avec une note spécifique. La réforme des Capucins date de 1525.

         Aujourd'hui sur les treize rameaux, il n'en reste que trois : les "Franciscains" proprement dits, les "Conventuels" (qui ont le droit de posséder des biens en communauté, ce qui n'est pas permis aux autres franciscains) et les "Capucins". On distingue les trois ordres franciscains par la couleur et la forme de l'habit. Les capucins sont les seuls à porter la barbe

        Le nom de "Capucin" ne vient ni de l'espèce de petit singe qui porte ce nom (et dont on peut voir des spécimens au Parc de la Tête d'Or à Lyon), ni du lièvre qu'on dénomme ainsi dans certaines campagnes, mais du grand capuchon (nous disons un "capuce") qui distinguait nos Pères des autres franciscains et qui les faisait appeler "Capucini" par les petits enfants italiens.

        Enfin, savez-vous l'origine du "Cappucino" italien ? Certains disent que ce nom a été donné à ce café en raison de sa couleur identique à celle de l'habit capucin. D'autres affirment qu'après une célèbre victoire des armées autrichiennes contre les Turcs au XVIIème siècle, les Autrichiens auraient récupéré du café très noir laissé par leurs adversaires et le Père Marc d'Aviano, aumônier capucin, aurait suggéré alors de mélanger ce café avec de la crème ou du lait. La recette fut conservée..

      Quoi qu'il en soit de l'origine historique du "Cappucino", vous avez maintenant compris comment nous pouvons être à la fois capucins et   franciscains.

          En résumé : tous les capucins sont franciscains mais tous les franciscains ne sont pas capucins.

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