Les Cloches messagères n°5 - Capucins de Morgon

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Les Cloches messagères n°5

Publié le 26/11/2024

Chers voisins et amis

       En novembre dernier, à l'occasion du vingtième anniversaire de notre arrivée à Morgon, nous avions organisé des visites guidées du Couvent. Nous voudrions vous dire un mot au sujet de quelques invités qui ont attendu le printemps pour répondre à notre invitation.

       Il s'agit d'abord de nos " sœurs " les hirondelles qui sont venues nicher dans notre cloître et dans l'ancien cuvage dont nous laissons une fenêtre ouverte pour leur permettre d'y accéder. Il faut dire qu'elles ont pris un abonnement annuel depuis longtemps déjà et qu'après plusieurs mois passés à des milliers de kilomètres (en Afrique), elles savent par­faitement reconnaître leur habitation des beaux jours.

       A ces visiteurs célestes, s'est jointe, cette année une famille d'écureuils. Les petits inconscients des dangers et gauches dans leur démarche, se sont laissés observer de près. Un « frère » écureuil très dévot est même descendu dans notre chapelle, sans doute pour y faire sa prière… Un autre a emprunté la voie de la cheminée pour descendre dans notre chaufferie (on ne s'y prend jamais assez tôt pour organiser son hibernation !). Enfin, des écureuils « gourmands », venus grignoter des miettes destinées aux oiseaux près de notre réfectoire, ont occasionné des distractions aux frères capucins pendant la prière après le repas.

       Le fondateur de notre ordre, Saint François d'Assise, doit bénir, du haut du ciel, ces invités retardataires. Il aimait particulièrement les animaux. II a même donné une prédication à des oiseaux très attentifs et c'est lui qui a « converti » le fameux loup qui terrorisait la ville de Gubbio en Italie. En regardant les beautés de la nature et les animaux qu'il rencontrait, il savait voir et chanter le Dieu Créateur de toutes choses. Ce n’est pas lui qui aurait expliqué, comme on veut nous le faire croire aujourd’hui et comme on le raconte aux enfants, que ces animaux sont le résultat du hasard. Ceux qui auraient quelques doutes là-dessus peuvent venir suivre un petit stage au Couvent Saint-François, munis de leur appareil photos et d'un « grain de bon sens » !

Notre vie quotidienne (suite)

       5h00 : L'office des Laudes vient de s'achever. Alors commence le temps d'Oraison du matin, étape suivante de notre emploi du temps capucin.

       Le mot « oraison » vient du latin « orare » : prier. L'oraison est une forme de prière et une élévation de notre esprit vers Dieu, la Sainte Vierge ou un Saint pour les honorer, les aimer et leur demander du secours dans nos besoins. Il y a des prières qu'on récite de vive voix, seul ou à plusieurs : ce sont les prières vocales, et il y a les prières qui se font avec l'esprit seulement et le cœur, intérieurement et silencieusement. L'oraison fait partie de ce dernier mode de prière. Nous sommes tous réunis dans notre chapelle et nous devons penser à Dieu, aux grandes vérités, aux moyens de progresser dans notre vie personnelle et d'aider les autres. C'est un cœur à cœur avec le Bon Dieu avec qui l'on s'entretient comme avec un ami dans le secret de notre âme.

       Notre Règle franciscaine nous demande, pendant l'oraison du matin, de nous remettre en mémoire et de penser spécialement à la Passion du Christ, c'est-à-dire aux souffrances qu'il a subies, par amour pour nous, avant de mourir et en mourant sur une croix, il y a 2 000 ans.

       Nous devons, pendant ces minutes d'oraison, nous efforcer de détester nos péchés d’abord et tous les péchés qui se commettent, car le péché est la cause des souffrances du Christ. Nous devons aussi compatir amoureusement aux douleurs du Crucifié. Le célèbre Padre Pio, capucin italien mort en 1968, était parfois obligé de poser par terre, devant lui, son mouchoir pour éponger les larmes de compassion qui coulaient silencieusement de ses yeux quand il méditait sur la Passion du Christ.

       Nous pouvons aussi, pendant ce temps d'oraison, prier pour toutes les personnes qui souffrent : malades, agonisants, défunts, familles dans l'épreuve etc., et pour toutes les intentions douloureuses qui nous sont confiées.

       Notre oraison du matin dure trois quarts d'heure. Ces minutes consacrées à Dieu, à notre âme et aux autres âmes, sont très précieuses. Elles constituent une part importante de notre devoir et de notre « travail » de religieux. S'il n'y a pas toujours de résultats extérieurs et tangibles, comme c'est le cas pour le travail manuel, où l'on voit ce qu'on a réalisé, nous avons cependant la certitude, lorsque nous nous donnons bien à ce difficile exercice de l'oraison, d'agir très efficacement pour notre bien personnel et pour le bien des personnes pour lesquelles nous prions.

       Chers voisins et amis qui lisez ces lignes, nous espérons que nos pauvres prières vous seront utiles un jour ou l'autre, et spécialement quand vous en aurez le plus besoin.

Petite chronique et Fioretti

       Tout d'abord nous tenons à exprimer ici à M. Dupré et à sa famille, toutes nos condoléances pour le décès de Mme Dupré. M. et Mme Dupré ont été les premières personnes de Morgon que nous avons aperçues à notre arrivée, il y a vingt ans. M. Dupré s'est occupé de notre vigne, avec grand soin, jusqu'en 1988. A nos condoléances, nous joignons l'assurance de nos prières pour l’âme de la défunte.

       Plusieurs Pères du Couvent ont participé à des pèlerinages : A Ars, pour prier le « Saint Curé », en Italie (entre autres étapes : Assise et Gubbio, où l'on voit encore le fameux loup « converti » par Saint François). Enfin le pèlerinage de Chartres à Paris (105 km à pied) a été l'occasion de vérifier que les sandales capucines sont, après tout, des moyens de locomotion assez confortables (surtout en été !).

       Nos postulants Emmanuel et Sébastien ont reçu l'habit capucin le 25 mars et le 18 mai. Nous les nommons, à présent, Frère Nicolas et Frère Bernard Marie.

       Frère Pacifique et Frère Laurent seront ordonnés prêtres le 29 juin prochain, si Dieu veut. Le dimanche suivant, 4 juillet, nous organisons une journée familiale à laquelle vous êtes tous conviés.

       Au programme : 10h00, première Messe Solennelle du Père Laurent. Puis pique-nique convivial dans la propriété de la famille Sauzey (merci pour son amabilité) près du Couvent (apporter son pique-nique, mais vin et café seront fournis). Rejoignez-nous quand vous voulez.

       Notre Frère Jérémie met actuellement de beaux bas blancs. Ce n'est pas pour se protéger de la chaleur de l'été qui arrive, ni pour se distinguer des autres membres de la Communauté, ni pour aller faire une partie de patins à glace ! Ce pauvre Frère vient d'être opéré de plusieurs varices et son chirurgien lui a prescrit de porter ces bas quelque temps. Pieds nus l'hiver quand il gèle, avec des bas en plein mois de juin, notre cher Frère a toutes les apparences extérieures d'un grand original... Celui qui ouvrirait sans doute de grands yeux, s'il rencontrait notre Frère maintenant, c'est le mendiant généreux, ému par les pieds nus du Capucin, un jour de gel, à Lyon et qui avait offert, au Frère Jérémie précisément, une paire de chaussettes blanches, sa flûte et des piécettes ! (voir les Cloches Messagères n°1)

 

Couvent Saint François Morgon

69910 Villié-Morgon

 

       Les personnes qui lisent ce n°5 et qui désireraient les numéros précédents et les suivants peuvent nous le faire savoir et nous laisser leur adresse. Les Cloches Messagères expliquent nos activités et donnent des nouvelles du Couvent Saint-François et du Monastère Sainte-Claire de Morgon. N'hésitez pas à vous « abonner », c'est gratuit !

 

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