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Les Cloches Messagères n°3
Publié le 26/09/2024
20 ans déjà
Chers voisins et amis,
Dans quelques jours, nous fêterons le 20ème anniversaire de l'installation de notre communauté capucine à Morgon. En effet, c'est le 11 novembre 1983 qu'a eu lieu notre déménagement et notre établissement dans la maison que nous habitons encore aujourd'hui. Sûrement certains d'entre vous se souviennent. La maison était inhabitée depuis cinq ans. Les propriétaires précédents appartenaient à l'Ordre Souverain du Temple Solaire, aujourd'hui tristement célèbre. Quand vous avez aperçu ce moine à la grande barbe blanche et ses frères, pieds nus dans leurs sandales, leur uniforme marron et leur coupe de cheveux assez particulière, vous vous êtes peut-être dit : « Ah ! Voilà encore de drôles de types. On n'a vraiment pas de chance avec nos voisins. Encore des originaux. Espérons qu'ils vont bientôt partir !!! ». Vingt ans se sont écoulés et nous sommes toujours là avec le même habit, la même règle, le même rythme de vie et les mêmes activités silencieuses que nous essayons de vous faire découvrir à travers les lignes des Cloches Messagères. Le Père Eugène de Villeurbanne, fondateur de notre communauté, nous aide maintenant du haut du Ciel, puisqu'il est décédé le 10 juin 1990 à l'âge de 86 ans. Son corps repose dans la Chapelle funéraire que nous avons édifiée dans notre vigne et dont le clocher sert d'« en-tête » aux numéros des Cloches Messagères.
A l'occasion de ce vingtième anniversaire, nous organisons pour vous une petite fête dont vous trouverez le programme ci-joint. Vous y êtes cordialement invités. Ce sera l'occasion de faire connaissance ou plus ample connaissance avec beaucoup d'entre nous, ce que notre vie religieuse cloîtrée et silencieuse ne nous permet pas de faire très facilement en temps ordinaire. Nous proposerons aux messieurs qui le désirent une visite de notre Couvent. Les dames, qui ne pourront entrer dans notre clôture (c'est la règle !), pourront cependant découvrir l'intérieur du Couvent à travers de nombreuses photos.
Enfin, nous voulons profiter de ces lignes pour remercier très chaleureusement toutes les personnes qui, tout au long de ces vingt années, nous ont aidés en nous prodiguant leur temps, leur travail, leurs services, leurs aumônes. Nous ne donnerons pas ici une liste de tous nos bienfaiteurs. Nous ne saurions pas dans quel ordre dresser cette longue liste et nous aurions peur d'oublier des noms. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre vive reconnaissance. Qu'ils sachent que nous prions quotidiennement pour eux et que nous offrons de très nombreuses messes à leurs intentions. Nous demandons au Bon Dieu et à notre cher Père Eugène de vous bénir tous abondamment.
Notre vie quotidienne (suite)
Nous en étions à notre 2ème lever dont nous vous avions déjà annoncé l'heure au numéro précédent des Cloches : 4h25. Cette fois, ce n'est plus le bruyant « Tarabat » qui nous invite à quitter nos paillasses, mais un Frère qui frappe à la porte de tous ceux qui doivent se lever (car les frères fatigués, les postulants et les novices ont l'autorisation de « faire la grasse matinée » jusqu'à 5h25). A ce moment il faut répondre « Deo Gratias » c'est-à-dire « Merci, mon Dieu ». Ainsi les premiers mots de notre journée sont consacrés au Bon Dieu (c'est normal), pour le remercier de tous ses bienfaits, passés et à venir. Tant que le « Frère réveil » n'a pas entendu de réponse, il continue de frapper et s'il faut, il ouvre la porte et allume la lumière. Un jour, ce Frère a reçu cette réponse inattendue ; « Non "Deo Gratias", pas suffisamment dormi !». Dans ce cas, pas la peine d'insister, il faut passer à la cellule suivante... L'énergique Sainte Thérèse d'Avila donnait ce conseil à ses religieuses : « Levez-vous aussi vite que si votre paillasse avait pris feu ». Sans doute la Sainte ne connaissait pas l'histoire du « Frère Tranquille » que nous avons jointe au n° 1 des Cloches, car la tentation est grande à ce moment là, surtout l'hiver, de rester, quelques instants au moins, dans une paillasse bien chaude !
Après l'étape du lever, chacun peut faire un brin de toilette (un peu d'eau froide peut contribuer à aider à sortir de l'engourdissement du sommeil, même s'il faudra attendre plus tard dans la matinée pour obtenir un réveil total et parfait des très gros dormeurs...). Nous avons l'eau courante, chaude si nous le désirons. Pas besoin de gel pour nos cheveux tonsurés, ni de mousse à raser et de rasoirs, pour nos mentons, vous l'aviez deviné.
Certains Frères préparent alors les calices et les autels où vont être célébrées les Messes du matin. Tous se retrouvent à la chapelle pour le 2ème office de la journée : les Laudes à 4h45.
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