Les Cloches Messagères n°4 - Capucins de Morgon

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Les Cloches Messagères n°4

Publié le 12/10/2024

Couvent ou Monastère ?

Chers voisins et amis

       Les Cloches Messagères ne sont pas mortes ! Après plusieurs mois d'interruption (le dernier numéro remonte au mois d'octobre dernier), les voilà de nouveau entre vos mains. Sans doute, votre premier réflexe vous a-t-il poussé à regarder les petits dessins ou images de ce numéro 4. Mais pour comprendre le colloque des trois souris de la page 2, il vous faut lire les lignes suivantes. Courage, donc, pour cet effort intellectuel que nous vous proposons et bonne lecture !

       Dans le numéro ‘0’ [1] des Cloches, nous vous avions invités à ne pas hésiter à nous poser des questions. On nous a demandé pourquoi on appelait la maison des frères, un Couvent et celle des sœurs, un Monastère alors, qu'habituellement, il semble que le terme Monastère désigne plutôt l'habitation des moines et que les Couvents sont destinés aux religieuses. C'est une très bonne question (comme l'on dit....) à laquelle il n'est pas très facile de répondre sans rentrer dans beaucoup de distinctions juridiques du Droit de l'Église. Essayons de donner une réponse brève et simple.

       Les Moines sont les membres des Ordres anciens qui mènent une vie contemplative et solitaire, tels les Bénédictins et les Chartreux. Ils restent la plupart du temps dans leur monastère dont la clôture est assez stricte.

       L'Ordre de saint François n'est pas un ordre monastique mais un ordre mendiant composé de religieux et non de moines [2]Les religieux mendiants ne possèdent rien en particulier, comme les moines, mais rien non plus en commun, contrairement aux moines. Les maisons où ils vivent sont appelées des couvents et non des monastères : la clôture y est moins stricte que dans un monastère car les mendiants sortent souvent pour quêter leur nourriture ou pour aller prêcher. Quant aux religieuses, qui sont liées par un engagement spécialement solennel, elles sont appelées moniales. Elles vivent dans des monastères, dont la clô­ture est très stricte, et se vouent à une vie contemplative comme les moines. C'est le cas de nos Sœurs Clarisses. Et c'est pourquoi on dit le Monastère Sainte-Claire tandis qu'on parle du Couvent Saint-François.

Notre vie quotidienne (suite)

       4h45: C'est le signal du début des Laudes, Cet office du Bréviaire est, comme son nom l'indique, une prière de louange. Dans cette louange, se mêlent l'adoration et la joie de chanter le Bon Dieu dès le petit matin. Les psaumes qui composent cette prière sont différents selon les jours de la semaine.

       Donnons un petit aperçu des Laudes du dimanche et des fêtes, en citant le début du psaume 99 : Acclamez Dieu, habitants de toute la terre, servez le Seigneur avec joie. Vivez en sa présence avec des cris d'allégresse et du psaume 62 : Mon Dieu, dès l’aurore, je veille auprès de vous. Mon âme a soif de vous.

       Ensuite, nous invitons toute la Création à louer le Seigneur depuis les Anges dans le ciel, le soleil, la lune et les étoiles, jusqu'aux petits animaux de la terre. C'est un mode de louange qu'affectionnait particulièrement notre fondateur saint François d'Assise. Le Cantique des créatures, qu'il a lui-même composé, est devenu très célèbre.

       Ainsi, dès le petit matin, nous pouvons puiser dans les chants que l'Église met sur nos lèvres une joie intérieure très profonde, joie que nous envieraient beaucoup de nos contemporains pris dans le cycle monotone du “métro-boulot-dodo”ou qui sont contraints de commencer leur journée dans l'énervement des embouteillages. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, nos prières et les austérités de notre vie, bien acceptées et vécues, sont des sources de bonheur très élevé. Le bonheur, c'est la santé, dit-on, mais ce n'est pas toujours vrai, tandis qu'une bonne conscience et une vie droite conduisent nécessairement à une joie solide. C'est à cet idéal que nous tendons.

       Nos Laudes durent un quart d'heure environ. Puis commence l'oraison du matin.... (à suivre).

Petite Chronique et Fioretti

Nos 20 ans

       La fête du 9 novembre, à l'occasion du vingtième anniversaire de notre arrivée à Morgon, s'est bien passée. Nous avons seulement regretté de ne pas vous y voir plus nombreux.

       Deux cent quarante personnes avaient réservé leur repas (merci à monsieur Cancela et à son personnel du restaurant Le Villon, ainsi qu'à nos Sœurs). C'était très bon, aux dires des convives.

       Les frères ont ensuite chanté un chant à quatre voix sur un air de Mozart : le Barba venerabilis Capucinorum , avant de mettre en scène un épisode de la vie de saint François. Pour que tout le monde puisse en profiter, il a fallu faire deux tours de spectacle, en raison de l'exiguïté de notre "Salle des fêtes".

       La fin de la journée a été consacrée, comme prévu, à des tours de visite guidée du Couvent (pour les messieurs) et à une séance de projection de diapositives sur le Couvent et la communauté (pour les dames).

Nuit de Noël

       Après la procession de l'Enfant-Jésus et la messe solennelle de Minuit, nous nous rendons au réfectoire pour la traditionnelle veillée de Noël. Cette année, les frères profès ont joué Le Rêve du Curé de Cucugnan d'Alphonse Daudet et les novices l'épisode historique du Bœuf terrible converti par le bienheureux Félix de Nicosie. Tout cela autour d'un bon feu et de friandises, et agrémenté de quelques chants de Noël. Ordinairement nous rejoignons nos paillasses vers 3 ou 4 heures du matin.

       En revanche, les festivités du premier de l'An sont assez réduites chez nous. Nous nous souhaitons la bonne année le 31 au soir, puis nous nous couchons à l'heure habituelle, jusqu'à ce que le tarabat (sur cet instrument, voir le n°1 des Cloches Messagères !) nous tire du sommeil et nous appelle au chœur pour l'office des Matines du 1er janvier. C'est notre Réveillon capucin !

Fondation dans le Gers

        Les travaux continuent dans le futur couvent Saint Antoine malgré l'accident arrivé au "chef de chantier" (le Père Jean). A la suite d'une chute de quatre mètres sur un gros tas de ferrailles rouillées, il s'est fracturé une vertèbre. Après un mois de repos à Morgon, le voilà reparti pour le Gers, mais avec un corset pour plusieurs semaines encore.

       Une délégation de la communauté s'installera probablement là-bas en automne prochain.

       Nous vous souhaitons à tous une sainte fête de saint Joseph, le 19 mars, un excellent Carême et de très joyeuses Pâques.

Couvent Saint-François - Morgon 69910 VILLIÉ-MORGON

     [1] - Les personnes qui lisent ce n°4 et qui désireraient les numéros précédents peuvent nous le faire savoir et nous laisser leur adresse. Les Cloches Messagères expliquent nos activités et donnent des nouvelles du Couvent Saint-François et du Monastère Sainte-Claire de Morgon. N'hésitez pas à vous «abonner», c'est gratuit !
 [2] - Donc, si vous avez suivi, lorsque vous entendrez désormais un enfant nous chanter le Chaussé aux moines, vous pourrez le reprendre en lui disant : Tais-toi ignorant ! Ce ne sont pas des moines, mais des religieux !

 

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