La simplicité

N°7 - 2 février 2022 

Chère Philothée,

Que le Seigneur vous donne la paix !

       Une des caractéristiques principales de la modestie chrétienne est la simplicité, laquelle est fille de l’humilité. Être simple, c’est d’abord et avant tout se reconnaître et s’accepter tel quel l’on est. Le Bon Dieu nous a fait tel qu’Il nous a fait, et — n’ayez crainte — Il ne s’en est pas trop mal sorti ! Que votre amour-propre ne vienne donc pas vous suggérer à l’oreille : « Tu es trop ceci ; tu n’es pas assez cela ». Si vous l’écoutez, vous aurez bien vite une foule de complexes.

       Le mot est lâché : complexe. Est complexe, ou compliqué, ce qui n’est pas simple. L’amour-propre, par les multiples retours qu’il nous fait faire sur nous-même, complique notre psychologie, complique notre comportement, complique notre vie et finit parfois par nous causer des soucis tels que notre équilibre en est fortement ébranlé… Alors que si nous étions nous-même, simplement, franchement devant Dieu (qui est moins difficile que nous et qui nous trouve bien tel qu’Il nous a fait) : quel repos, quelle paix, quelle liberté, quel bonheur nous goûterions !

       Voyez au contraire les inquiétudes de cette dame : elle se juge trop petite. Comment parvenir à corriger ce prétendu défaut ? Par des chaussures à talons évidemment. Ce stratagème permettra de gagner dix centimètres. Oui, mais… sa démarche en sera-t-elle plus harmonieuse et plus discrète ? Permettez-moi d’en douter. Avec ce genre de chaussures, l’équilibre laisse à désirer, et le bruit que l’on fait à chaque pas s’entend à un kilomètre à la ronde. On se donne une allure de grande dame — assez mondaine, qui plus est —, alors que la petitesse naturelle qui nous convient ne nuit en rien à une véritable beauté. Aussi, si cette personne me demandait mon avis, je lui conseillerais des chaussures plus simples, plus discrètes et, partant, plus modestes, plus conformes à l’esprit du Christianisme. Elle n’en perdra pas pour autant son charme, bien au contraire.

       Nous pourrions évoquer aussi le manque de simplicité dans la façon de se vêtir, de se coiffer, de se farder… Le constat serait le même : on y perd plus qu’on y gagne, c’est certain. On offense la modestie, comment pourrait-il en être autrement ? … Parce qu’on a recherché une beauté surfaite, on a perdu cette beauté simple que le Bon Dieu avait mise en nous. Ah ! Que d’illusions ne cause pas l’amour-propre !

       Demandez donc, Philothée, demandez à Notre-Dame sa parfaite simplicité, et vous participerez à sa beauté céleste. Car, en fait de beauté, rien ne vaut la beauté naturelle, quand elle est accompagnée de la beauté surnaturelle des vertus chrétiennes, qui vient l’élever et la perfectionner. La pureté du regard, la bonté du sourire, la décence de l’habillement, l’humilité des attitudes, la discrétion de la démarche, etc… Voilà ce qui constitue la vraie beauté chrétienne, celle qui vous convient mieux qu’aucune autre.

       Alors, par pitié, Philothée, n’oubliez pas la parole de Notre-Seigneur : « Si ton œil est simple, tout ton corps sera dans la lumière ! » (Matt 6, 22). La simplicité, soyez-en bien persuadée, est une condition absolument nécessaire pour le rayonnement de la femme  chrétienne. Mettez donc en pratique, je vous en prie, la recommandation du divin Maître : « Soyez simples comme des colombes ! » (Matt 10, 16)

Avec ma bénédiction.                                        « Je veux voir Marie ! »                                      Fra Modestino

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NB : Le but de cette feuille n’est pas de rappeler le minimum de décence que l’Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d’engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien… (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente).

Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc…), par laquelle l’âme s’unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !

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                                              Couvent Saint-François / 78, passage de la Morcille / 69910 Villié-Morgon (France)