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Un petit tour par la ruche
Publié le 23/07/2025

N°13 - Juin 2006
Chers voisins et amis
Avec les beaux jours, les abeilles se sont réveillées de leur long repos hivernal. Suivons l'une d'entre elles jusqu'à la ruche... Si nous pouvions y entrer la tête sans la ressortir pleine de piqûres, nous serions en admiration devant l'ordre qui y règne. Chaque abeille a sa fonction. Chez elles, on distingue cinq métiers ; chacune les exerce un à un dans un ordre scrupuleusement identique.
La vie de l'abeille dure de cinq à six semaines. Du premier au troisième jour, elle est « femme de ménage », évacuant les déchets de la ruche. Elle doit aussi réparer les rayons dont les parois ont été endommagées.
Et après ? La voilà qui produit de la gelée royale à partir du miel prélevé dans les rayons. Son deuxième métier commence : celui de « nourrice ». Toutes les larves sont nourries de cette gelée extraordinaire pendant les trois premiers jours de leur vie. Après, les « nourrices » leur donnent une simple bouillie de pollen et de miel ; si, au contraire, elles continuent à les gaver de gelée royale, les heureuses élues se transforment en reines.
Vers le dixième jour de sa vie, l'abeille perd son pouvoir de faire de la gelée royale. A présent, elle va se recycler en « maçonnerie » : des glandes se développent et produisent de la cire. Pendant six jours, avec ses compagnes du même âge, elle va travailler sans arrêt à la construction des rayons de cire, dont la forme si régulière nous met toujours dans r admiration. On y met ensuite les larves qui viennent de naître. D'autres alvéoles seront remplies de miel, qu'on met ici en réserve pour l'hiver.
Ensuite, sac au dos pour le « service militaire » ! A son dix-huitième jour, voilà notre abeille chargée de défendre la ruche contre les intrus venus pour voler le miel ou pondre leurs œufs dans la ruche, ce qui peut parfois amener une catastrophe...
Trois jours de « service » suffisent, et maintenant l'abeille est prête pour son dernier métier, de loin le plus dangereux : désormais elle sera butineuse, et se tuera à la tâche. Beaucoup d'abeilles disparaissent accidentellement en cette fonction.
Mais revenons à nos moutons... ou à nos « abeilles ».
A sa façon, le couvent est un peu comme une ruche. Chacun y a sa fonction. Plus encore : on y apprend successivement à tout faire. Avant de prêcher, les « pères à barbe blanche» sont passés par les travaux du ménage, de la cuisine ; ils ont appris à couper les cheveux, rafistoler, voire fabriquer les sandales etc.
Bien que nous n'ayons pas de « service militaire » comme les abeilles, quelques frères s'occupent de recevoir ceux qui se présentent à la porte du couvent, non pas pour leur enfoncer un coup de dard !... Mais pour les accueillir charitablement. Toutefois, chacun tâche de veiller à ce que personne n'entre dans la partie du couvent qui se trouve en clôture, c'est-à-dire réservée aux religieux.
Autrefois, nous avions aussi nos « butineuses », ou plutôt les frères chargés de quêter en nature ce qu'il fallait pour pourvoir aux nécessités quotidiennes.
Il importait de faire ces distinctions, puisqu'à partir de maintenant, dans notre horaire, les tâches vont se diversifier, alors que jusqu'à cette heure-ci, c'est-à-dire 8 h, nous avions tous les mêmes occupations.
« Treize métiers, quatorze misères » ...
...mais quatre métiers et une vie de bonheur laborieux !
L'abeille, durant sa vie, passe par cinq métiers différents. Bien qu'au couvent, on passe par beaucoup de « métiers », chacun n'exerce pas toutes les fonctions. On peut rassembler toutes les tâches en quatre « métiers » principaux :
— Les novices, véritables « apprentis » de la vie religieuse. Leur tâche n°1 est leur formation spirituelle, à la prière, au latin, en passant par les tâches ménagères quotidiennes (combien, parmi nous, ont appris alors à faire la cuisine, à servir d'une machine à laver etc. ?). Actuellement, nos novices ne sont plus à Morgon, mais dans le Gers. La « ruche » de Morgon était pleine, il a fallu essaimer !
— Les frères lais (« lai » vient de « laïc », par opposition aux prêtres et à ceux qui se préparent à le devenir : les clercs). Leur grand honneur est d'être les soutiens temporels de la communauté. Nous verrons plus tard le détail de leurs activités.
— Les prêtres. Outre la messe qu'ils célèbrent quotidiennement, ils ont leur part de tâches dans la vie de communauté (bibliothécaire, cours à donner aux frères lais ou clercs, manutention, préparation de cérémonies etc.). Mais le plus clair de leur temps est absorbé par le service à rendre auprès des fidèles et par la préparation que celui-ci réclame. Cela aussi, nous le verrons un peu plus tard en détail.
— Les frères étudiants. Comme le nom l'indique, leur principale occupation est de vaquer aux études, qui constituent une partie importante de la préparation au sacerdoce.
Avec tout cela, il n'y a plus de place pour « frère mouche », comme disait saint François, en parlant des frères qui ne voulaient pas travailler, et qui, comme les mouches, non seulement ne travaillent pas, mais, tels des mouches volant le miel des ruches, profitaient du travail des autres frères en se faisant servir.
Quant à expliquer le détail de ces tâches, le n° 13 des « Cloches messagères » laissent modestement la parole au n° 14 (août 2006)
CHRONIQUE ET FIORETTI
11 mars : Le nouvel escalier à l'entrée du couvent compte sept marches. De même, au cours des années de préparation au sacerdoce, il y a sept cérémonies qui rapprochent le candidat de la prêtrise. Aujourd'hui, frère Diego-Joseph, (Espagnol, pardon... Castillan !) monte sur la première marche en recevant la tonsure ecclésiastique.
19 mars : Avec les beaux jours, notre Beaujolais est à nouveau sillonné par les randonneurs... et les pèlerins ! En effet, aujourd'hui, à la veille de la fête de saint Joseph, une quarantaine de messieurs et jeunes gens participent au pèlerinage des pères de famille du couvent jusqu'à l'église de Saint-Joseph, (4 km, 2 heures environ) au rythme des prières et des chants.
22 mars : Un « feu d'artifice » imprévu vient mettre un peu de piquant à cette fin de matinée, à la chapelle. Rien de grave : un spot vient d'exploser et poursuit en feu de Bengale en lançant de belles flammes oranges. Le tapis de l'orgue en fut un peu brûlé mais l'artificier a épargné les frères qui en sont restés verts de peur ; ce qui n'a pas empêché le bon déroulement de l'office. Rien à voir avec le feu du ciel qui tomba sur Sodome !
25 mars : Notre frère Ignace (de Bombay) prononce ce matin ses vœux solennels, autrement dit, son engagement définitif. Une belle assistance est venue l'entourer en ce grand jour faute de la présence de sa famille empêchée de venir par un voyage un peu trop long !
1er avril : C'est au tour de frère Pierre de gravir les 4ème et 5ème « marches » vers le sacerdoce, en recevant en fin de matinée les ordres d'exorciste et d'acolyte.
NB : Ce n'est pas un poisson d'avril.
9 avril : Procession des Rameaux à travers le village ; par cette cérémonie, nous renouvelons le geste du peuple juif qui, acclamant Jésus lors de son entrée triomphale à Jérusalem, coupait des branches aux arbres et en jonchait la route.
Bien entendu, nous ne nous sommes pas permis de couper les branches sur notre passage, mais portions seulement en main de modestes rameaux de buis. Ces rameaux bénits seront accrochés aux crucifix durant toute l'année, afin de rappeler ce royal accueil fait au Christ. Nous en tenons à la disposition des personnes qui en voudraient.
19 avril : Quelques frères profitent du beau temps pour planter les pommes de terre et les oignons dans le pré des sœurs. Mauvaise surprise : en revenant quelques jours plus tard, un frère s'aperçoit que tous les rangs d'oignons ont été saccagés, sens dessus-dessous. Qui a bien pu nous jouer ce mauvais tour ? Patiemment, notre frère replante d'autres oignons. Alors qu'il revient un peu plus tard, il fait une « heureuse rencontre », et prend les coupables en flagrant délit : des perdrix (car c'étaient-elles !), qui étaient venues agrémenter leur déjeuner avec des oignons, s'enfuient en vitesse, penaudes...
29 avril : En cette saison, tout reverdit... même le portail du parc à voiture devant le couvent Saint-François ! Mais pour cela, il fallut l'intervention du pinceau, tout de même.
Mars-avril : nous profitons de plusieurs après-midis sereins pour aller aider bénévolement) quelques viticulteurs en difficulté.
Couvent Saint-François Morgon 69910 Villié Morgon
Les personnes qui lisent ce numéro et qui désireraient les numéros précédents et les suivants peuvent nous le faire savoir et nous laisser leur adresse. Les Cloches Messagères expliquent nos activités et donnent des nouvelles du Couvent Saint-François et du Monastère Sainte-Claire de Morgon. N'hésite* pas à vous « abonner ». C'est gratuit !
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