IN MEDIO STAT VIRUS - Capucins de Morgon

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IN MEDIO STAT VIRUS

Publié le 03/12/2025

N°20 - 25 mars 2024

 

IN MEDIO STAT VIRUS

 

Chère Philothée,

 

Que le Seigneur vous donne la paix !

 

I       l y a parfois des slogans ou des axiomes qui, mal employés, suffisent pourtant à impressionner les personnes non prévenues et peu éclairées. Un des plus séduisants est celui-ci : « Il faut être équilibré », ou en latin : « In medio stat virtus » (la vertu se situe dans un juste milieu). Appliqué au domaine de la modestie chrétienne, voilà le raisonnement que cela engendre : « Les femmes du monde s’habillent trop courtement, c’est évident ; mais certaines chrétiennes s’habillent trop longuement ; alors, pour ma part, j’adopterai ce « juste équilibre » que l’on nomme la « jupe au genou ». Ainsi, j’éviterai deux excès, l’un et l’autre répréhensibles. Il faut certes, rester chrétienne, mais il convient aussi d’être de son temps ». Et voilà comment la « jupe au genou » se popularise et finit par devenir la norme, en pratique, même dans les chapelles réputées les plus attachées à la foi et à la morale de toujours.

       Malheureusement, ce genre de sophismes sont fréquents. N’est-ce pas ce qui fait le succès du jeu « gauche-droite » en politique, ou du jeu « progressistes-conservateurs » dans l’Église ? Ceux qui veulent détruire de façon violente et radicale les valeurs d’un pays ou la Tradition de l’Église, ce sont la « gauche », ou les « progressistes » ; et ceux qui veulent les conserver, les protéger, sont appelés par opposition la « droite », ou les « conservateurs ». Que fait la majorité des gens, figurez-vous ? Au lieu de se demander où est le vrai, où est le bien, et de régler leur conduite objectivement sur la réalité, ils choisissent, par complaisance ou pacifisme, la voie médiane, le « juste-milieu » entre les extrêmes, la « position équilibrée ». Mais par le fait même, ils trahissent leur patrie, ils renient d’une certaine façon l’Église ; et sans même s’en rendre compte, ils font le jeu des forces du mal par faiblesse !... (Aussi « la droite » en vient à s’amollir et à glisser de plus en plus « à gauche »).

       Parce qu’on ne tient pas fortement le vrai et le bien, on laisse l’erreur et le mal faire leur chemin. D’ailleurs, pour ne pas avoir trop mauvaise conscience, on évite de pousser très loin les investigations pour savoir objectivement où sont le vrai et le bien. Cette attitude bien connue a été celle de beaucoup de catholiques depuis la Révolution ; on les a appelés les « catholiques libéraux », et le Pape Pie IX signalait en eux les plus dangereux ennemis de l’Eglise et de la Chrétienté.

       Ce jugement de ce grand pape vous paraîtrait-il excessif ? Pourtant, dites-moi, quel est l’ennemi le plus dangereux : celui qui vous en veut à mort, mais contre lequel, du coup, vous êtes prévenu ; ou bien celui qui paraît être votre ami, mais qui, sans prévenir, vous abandonne au moment du combat ? (« Je ne redoute que la trahison », disait Sainte Jeanne d’Arc). Voilà bien la façon d’agir de ceux qui, entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal, choisissent le prétendu « juste-milieu », la « position équilibrée ». Vous voyez combien la mauvaise application du principe moral « In medio stat virtus » est souverainement dangereuse : il ne faut pas confondre le milieu de la vertu avec celui de la médiocrité.

       C’est ce que font les libéraux. Le libéral, par définition, est un médiocre. A son propos, il est vrai de dire : « In medio stat VIRUS » (sa maladie est la médiocrité). Mais essayons de répondre maintenant au sophisme exposé plus haut, lequel serait capable de réduire à néant tout le combat de l’Eglise pour la promotion de la modestie chrétienne.

       La première proposition est juste et objective : les femmes du monde s’habillent trop courtement, nous sommes d’accord ; et c’est aussi le jugement de l’Eglise, qui a lancé une croisade pour la sauvegarde des bonnes mœurs en insistant sur la nécessité de la modestie chrétienne. La seconde proposition en revanche est une opinion très personnelle, qui ne correspond pas à la réalité : certaines chrétiennes, soi-disant, s’habillent « trop longuement » ; mais que désigne-t-on par-là ? Des personnes dont les habits traînent par terre ? Des personnes qui marchent sur leur robe ?... Non, on vise ainsi des chrétiennes qui répondent aux désirs de l’Église en pratiquant la modestie de façon franche et généreuse, afin de rayonner la pureté. Cette seconde proposition du raisonnement est donc fausse, et en conséquence, la conclusion l’est aussi : le prétendu « juste équilibre » n’est en réalité qu’un pis-aller ; comme on n’a pas le courage de pratiquer parfaitement la vertu dans un monde qui l’a totalement abandonnée, on se contentera d’une demi-vertu.

       Pour vous, Philothée, ne vous laissez pas si facilement ébranler par ces faux slogans, ces faux axiomes. « Ne soyez pas de ces demi-chrétiennes qui, tout en n’osant pas suivre la mode dans toutes ses audaces, la suivent malgré tout de loin. Allongez vos vêtements comme il convient à une jeune fille vraiment chrétienne » (Abbé E. Poppe). Tâchez de suivre les exemples de Notre-Dame et de vivre de son esprit avec plus de ferveur que le grand nombre. Et si la vertu parfaite est condamnée à être le lot de la minorité, mettez votre point d’honneur à appartenir à ce petit nombre, car il honore davantage Notre-Dame et travaille plus efficacement au règne de Notre-Seigneur que la foule des médiocres. Restez toujours bien persuadée de cette vérité : « Avec un demi-christianisme, on ne sauvera rien ! » (Cardinal Pie).

 

Avec ma bénédiction.                                            « Je veux voir Marie ! »                                                       Fra Modestino

 

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NB : Le but de cette feuille n’est pas de rappeler le minimum de décence que l’Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d’engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente). Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc.), par laquelle l’âme s’unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !

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Vous adresser à                             Fra Modestino

 

Couvent Saint François / 78, Passage de la Morcille / 69910 Villié-Morgon (France)

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