Sicut Lilium n°3

     Numéro 3 -  31 mai 2021

L’ÉDUCATION

Chère Philothée,

Que le Seigneur vous donne la paix !

     Un décret du Saint-Office, daté du 21 mars 1931, sous le pontificat de Pie XI, rappelle de façon succincte, mais toutefois précise, la méthode éducative de la Sainte Église, à laquelle nous devons nous conformer généreusement si nous voulons voir renaître la Chrétienté. Or, voici ce que dit ce décret :

        « Il faut avant tout veiller à donner à la jeunesse une instruction religieuse complète, forte et ininterrompue ; il faut la pousser à l’estime, au désir et à l’amour de la vertu angélique (la pureté) ; il faut la persuader de recourir surtout à la prière et d’être assidue aux sacrements de Pénitence et d’Eucharistie ; il faut qu’elle voue une dévotion filiale à la Vierge, Mère de la sainte pureté, sous la protection de laquelle elle doit se placer entièrement ; il faut enfin qu’elle évite avec soin les lectures dangereuses, les spectacles obscènes, les conversations déshonnêtes et toutes les autres occasions de péché. »

       N’êtes-vous pas frappée, Philothée, de constater l’importance qui est donnée dans ce texte à la vertu de pureté ? C’est que sans cette vertu, la vie chrétienne est impossible, l’état de grâce est sans cesse menacé et l’édifice de la sainteté ne peut s’élever, car il n’a pas de fondations solides ; on le bâtit sur du sable ! Le vice impur peut même en arriver à faire perdre la foi à la jeunesse, parce qu’il lui semble que ce qu’exige la religion est impossible. Écoutez ce que disait à ce sujet Pie XII, le 30 septembre 1953 :

       « Trop souvent le naufrage de la foi chez les jeunes est provoqué, non point par la solidité insuffisante de la culture religieuse, ni par les écueils du doute rationnel, mais plutôt par la boue d’une passion qui aujourd’hui fait des ravages — plus peut-être qu’hier — parce que le démon et les fils du démon ont multiplié démesurément les embûches. C’est la chaîne du vice impur qui retient tant de jeunes dans l’obscurité et les empêche de voir la lumière ».

        Mais pourquoi évoquer ces choses, me direz-vous ? Quel rapport avec la modestie chrétienne que vous nous prêchez ?... Il convient ici de rappeler ce que constatait le père Emmanuel du Mesnil-Saint-Loup, et ce que constate tout prêtre quelque peu impliqué dans le ministère auprès des âmes : « Les hommes (et à plus forte raison les adolescents et les jeunes gens) ne sauraient être chastes si les femmes ne sont modestes. » Nous revenons à cette vérité que nous avons exprimée dans notre premier numéro, à savoir, Philothée, que par le parfum de votre parfaite modestie, vous êtes la gardienne vigilante des bonnes mœurs et donc aussi, indirectement mais bien réellement, de la foi catholique.

      Un enfant dont la mère et les sœurs prêchent toujours par leur tenue irréprochable la belle vertu (la pureté) aura comme naturellement horreur du vice impur : la modestie qui règne dans sa famille lui inspirera, en même temps qu’un souverain respect de la femme, l’amour de la pureté. S’il lui arrive un jour de tomber, il aura honte de sa conduite, car le souvenir de Marie, dont sa mère et ses sœurs auront été de vivantes images, le poursuivra comme un doux reproche ; il ne tardera pas à se relever et les bonnes mœurs triompheront toujours dans sa vie et dans son cœur.

      Alors, Philothée, encore une fois, pour l’amour de la Très Sainte Vierge, de l’Église et des âmes, prêchez silencieusement, mais prêchez fortement et publiquement par votre tenue profondément chrétienne, la pureté. L’avenir de la Chrétienté repose plus que vous ne le pensez, sur votre fidélité à vous interdire non seulement les vêtements franchement indécents (pantalon, mini-jupe, décolleté, bras nus) mais encore les tenues légères (jupe au genou) qui sont tout à fait impuissantes à inspirer le respect et la vertu. « Que votre modestie brille aux yeux de tous les hommes ! » (Phil. 4, 5).

Avec ma bénédiction.

« Je veux voir Marie ! »

Fra Modestino

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       NB : Le but de cette feuille n’est pas de rappeler le minimum de décence que l’Église exige de ses filles (jupe recouvrant les genoux et voile dans les lieux de culte), mais bien plutôt d’engager toutes les chrétiennes de bonne volonté (Philothée) à pratiquer et à promouvoir, avec constance et de tout leur pouvoir, une parfaite modestie, seule capable de mettre en échec les forces de corruption du monde moderne et de ramener partout un authentique esprit chrétien… (Concrètement : jupe au moins à mi-mollet, ni fendue, ni transparente).

     Une vraie et profonde vie intérieure (oraison, chapelet, lecture spirituelle, etc…), par laquelle l’âme s’unit plus étroitement à Notre-Seigneur, rend la pratique de cette parfaite modestie comme naturelle : tout devient facile quand on aime !

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Fra Modestino
Couvent Saint-François
78 passage de la Morcille
69910 Villié-Morgon (France)