Pourquoi la messe traditionnelle - Capucins de Morgon

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Pourquoi la messe traditionnelle

Publié le 14/07/2025

N°12 - Février 2006

 

Chers voisins et amis

 

       La série des « Cloches Messagères » compte maintenant douze numéros, de même que la nuit compte douze heures, et le jour aussi. Il y a une heure pour tout (comme nous le rappelle justement le son de la cloche ! ). C'est pourquoi il nous a semblé (puisque le dernier numéro était consacré à la messe) que c'était occasion de répondre à une question : Pourquoi, au couvent Saint-François, la messe est-elle dite dans le rite traditionnel, autrement dit, dans le rite utilisé depuis la plus haute antiquité et par tous les prêtres jusqu'en 1969 ?

       Tout d'abord, la messe traditionnelle est pleine d'une grande richesse et d'une grande saveur. Beauté et précision du texte dont les paroles ont été affinées au cours des siècles pour toujours mieux expliquer le sens de la messe et des gestes que fait le prêtre, et souvent aussi, pour éviter les détournements de sens. Le Cardinal Medina disait en septembre dernier : « Il y a des prières de l'ancien rite, notamment les prières de l'offertoire, qui me semblent d'une richesse extraordinaire, et qu'on aurait dû conserver ». Le Cardinal dit ensuite qu'il s'est heurté à de fortes oppositions lorsque, en 1969, il a suggéré de conserver ces prières.

       Richesse de la langue, le latin, qui aide à garder le sens du sacré. En outre, le latin permet de fixer les vérités exprimées, et de ne pas être tributaires d'une langue en perpétuelle évolution.

       Richesse des symboles et des gestes : par exemple, pendant la célébration, le prêtre est tourné vers l'autel (et non vers le peuple), puisque c'est à Dieu qu'il parle au nom des fidèles. Comme le disait Benoît XVI (alors encore cardinal) : « Il ne s'agit pas d'un élément accidentel de la liturgie. L'essentiel n'est pas de regarder le prêtre, mais de tourner un regard commun vers le Seigneur ».

       Richesse de l'antiquité et de la continuité. Ainsi qu'un antique meuble de famille travaillé avec art et gardé précieusement à travers les siècles, la messe, célébrée depuis les premiers siècles de la chrétienté et dans tout l'Occident, et bien sûr dans nos églises beaujolaises jusqu'en 1969, manifeste la stabilité de la foi et le lien avec les générations passées.

       Cette transmission de « l'ancien » n'empêche pas un enrichissement, voire une purification. En effet, au XlVe siècle un certain désordre a commencé à s'insinuer dans la liturgie. Dans chaque diocèse on ajoutait ses « spécialités locales » dans la célébration de la messe. Ainsi, au XVIe siècle le pape saint Pie V a supprimé ces abus et a rétabli la messe telle qu'elle avait toujours été jusqu'au XlVe siècle. D'où le nom de « messe de saint Pie V », bien qu'il n'en soit pas l'auteur.

       En viticulture, il y a des choses qui peuvent changer, par exemple la façon de tailler ou de traiter la vigne. Mais l'essentiel, le cep, la terre, la production du vin, tout cela ne change pas. Ainsi dans la messe, il y a l'essentiel qui est fixé une fois pour toutes, et des détails qui peuvent changer.

       Comme l'écrivait Benoît XVI dans l'un de ses livres, « ce qui était jusqu'en 1969 la liturgie de l'Église, la chose la plus sacrée pour nous tous, ne peut pas devenir après 1969 la chose la plus inacceptable ». C'est pour cela qu'en septembre, un Cardinal confirmait : « La messe de saint Pie V n'a jamais été abolie ».

       La messe introduite en 1969 ne nous a pas semblé répondre assez clairement à l'expression de notre foi catholique. C'est pourquoi nous conservons l'ancien rite, qui fait le lien entre notre époque et les siècles passées.

       ... Mais l'heure tourne, l'horloge indique 7h40, la messe terminée depuis maintenant vingt minutes, et l'estomac s'aperçoit qu'il est vide ; il est temps de penser un peu à lui !

       Pendant le temps déjeune, le petit-déjeuner est en fait un « en-cas » pour tenir jusqu'à midi : un bol de café avec une tranche de pain. En dehors du temps déjeune, on sert aussi du lait pour ceux qui veulent, et du pain à volonté, sans confiture ni beurre. Une fois les forces reprises, nous pourrons continuer la description de notre horaire.

 

CHRONIQUE ET FIORETTI

 

21 novembre : L'arrivée brutale du froid fait reprendre le service à la chaudière deux jours plus tôt que prévu. En effet, d'habitude nous attendons pour cela le 23 novembre, fête de saint Clément, jour de clémence ! ... à moins que le temps lui-même ne soit clément. Dans ce dernier cas. Nous exerçons la clémence envers la chaudière en lui accordant une prolongation de « congés ».

29 novembre : Quelques frères aident à l’élagage des platanes, dans le jardin. Ces pauvres arbres subissent celte séance de « coiffure » tous les trois ans ; mais chaque fois nous n'élaguons qu'un arbre sur deux, pour qu’il reste quand même un peu d'ombre en été. Ça fait donc une séance deux ans sur trois.

30 novembre : Une ordonnance du médecin un peu ... disons... particulière : avant de faire éclater les pierres, le froid fait s'ouvrir les engelures des pieds. Aussi un frère doit-il consulter le médecin, qui lui prescrit (devinez !) : une paire de chaussettes !

15 décembre : Loin de corps, mais près de cœur : nos jeunes religieux ont déménagé dans le Gers, mais nous recevons régulièrement de leurs nouvelles. Aujourd'hui, Henri (entré chez nous en septembre) a reçu l'habit et le nom de : frère Paul-Marie.

25 décembre : Noël est aussi notre « fête de famille ». Après la messe de minuit, quelques frères exécutent une saynète qu'ils ont composée eux-mêmes sur quelques épisodes de la vie de saint Pascal Baylon, franciscain dont on peut voir la statue dans notre chapelle.

11-12 janvier 2006 : le brouillard, puis le gel transforment les routes en patinoires. Le Père et le Frère qui se rendent au Monastère Sainte-Claire pour la messe matinale s'exercent au patinage « pas trop artistique », et tentent de ne pas arriver pleins de bosses.

23-27 janvier : « Une hirondelle ne fait pas le printemps » : la preuve, deux « hirondelles » viennent de migrer des pays chauds, disons plutôt que deux frères sont arrivés de notre couvent du Gers pour participer à une session de chant grégorien. Loin de nous apporter le soleil de leur région, c'est une bise glaciale qui nous tombe dessus, et huit jours après, la neige qui les empêchera de prendre le chemin du retour comme prévu.

 

LE PATRIMOINE DE L'EGLISE DE VILLIE-MORGON : LES RELIQUES.

 

       Dans l'église de Villé-Morgon, sur la gauche, on peut apercevoir l'ancien confessionnal. La lampe avec minuterie installée depuis la dernière réfection de l'église nous permet de découvrir des objets liturgiques qui y sont conservés depuis lors. En particulier, on y aperçoit des reliques, enchâssés dans des reliquaires.

       Au sens large, les reliques désignent tout ce qui reste d'un saint après sa mort, aussi bien ses ossements que ce qui a touché son corps. En vénérant les reliques des saints, l'Église honore ses enfants qui se sont les plus distingués. Le peuple chrétien a toujours aimé à retrouver dans ces reliques « quelque chose » des saints qui ont tellement répandu leurs bienfaits.

       Mais poursuivons notre visite, et examinons d'un peu plus près ces reliquaires, pour voir de qui sont ces reliques. Un mouvement de fierté nous effleure en apercevant que nous possédons une relique de saint Vincent (mort en 304) patron de la paroisse... et des viticulteurs ! Et une autre de saint Martin (mort en 397) apôtre des Gaules.

       Une question surgit aussitôt : si nous possédons des reliques aussi anciennes, c'est donc que le culte des reliques remonte à longtemps ; mais à quand, au juste ? Déjà dans l'Évangile, nous voyons une femme hémorroïsse guérie, rien que pour avoir touché le vêtement de Jésus-Christ. Dans la Bible, on peut lire aussi que Dieu faisait des miracles extraordinaires par saint Paul, au point qu'on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et ils étaient guéris.

       Pendant les grandes persécutions des premiers siècles, on prit l'habitude de célébrer les messes sur le tombeau des martyrs, d'où l’usage jusqu’à nos jours, de dire la messe sur une pierre contenant des reliques. Une dernière précision : les reliques ne sont pas des talismans ou porte-bonheur ; mais elles sont un grand soutien pour notre foi en la puissance des saints.

       Il s'agit de la mangeoire où la Sainte Vierge Marie déposa rEnfant-Jésus après sa naissance, faute de place à l'hôtellerie. Les cinq morceaux de bois qui restent sont vénérés à Rome, dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure. Le reliquaire représente l'Enfant-Jésus couché sur la paille.

 

Couvent Saint-François

Morgon 69910 Villé Morgon

 

       Les personnes qui lisent ce numéro et qui désireraient les numéros précédents et les suivants peuvent nous le faire savoir et nous laisser leur adresse. Les Cloches Messagères expliquent nos activités cl donnent des nouvelles du Couvent Saint-François et du Monastère Sainte-Claire de Morgon. N'hésitez pas à vous « abonner ». C’est gratuit !

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